Le rappeur de Caen au sommet de sa forme sur quinze nouvelles pépites !
• Welcome back ! ⇒ Force est de constater qu’en l’espace de quelques semaines seulement, OrelSan a su entretenir autour de son grand retour un mystère à son comble, sans précédent, doublé d’un engouement à son paroxysme. En effet, lorsqu’il annonce son quatrième et nouvel album « CIVILISATION » fin octobre et en lance la précommande selon quinze éditions tout à fait limitées, l’artiste caennais déchaîne les passions tant il ravit une communauté de fans aguerris sans difficultés. Et ce alors qu’aucun single n’aura pointé le bout de son nez sur les plateformes. Pour preuve, d’entrée, l’opus enregistre un record incroyable, et ne tarde pas à décrocher son disque d’or pour plus de 50 000 copies écoulées. À ce moment précis, tout demeure encore sous scellé, et nul ne peut avoir idée de ce qui se trame en coulisses.
Il aura finalement fallu attendre ce mercredi 17 novembre pour découvrir par surprise l’engagé et percutant « L’Odeur De L’Essence ». Un morceau hors format qui donnera en partie le ton quant à ce qui nous sera réservé quarante-huit heures plus tard sur l’ensemble des quinze morceaux maintenant disponibles. OrelSan nous aura fait patienter, nous impatienter également, mais à juste titre puisqu’avec ce nouvel essai, il séduit de plus belle, surprend, se réinvente, et maximise son potentiel pour ce qui, à notre sens, résonne comme un chef-d’œuvre tout à fait digeste qui mérite que l’on lui accorde de multiples écoutes pleinement attentives.
• Que retenir de ce nouvel essai ? ⇒ OrelSan nous prouve que se reposer sur ses lauriers ne fait absolument pas partie de son vocabulaire. Pour tout vous dire, avant de découvrir « CIVILISATION », nous ne nous attendions à rien en particulier. Pourquoi ? Tout bonnement car nous étions désireux de vouloir nous laisser totalement surprendre. Et ce sans émettre d’éventuelles hypothèses face à ce que l’intéressé pourrait bien nous servir. Vraisemblablement, nous avions eu raison puisque l’expérience d’écoute n’en aura été qu’une pure bouffée d’air frais. Une magistrale claque, tant l’artiste a repoussé ses limites de plus belle. Le tout pour nous offrir le projet le plus abouti de sa carrière, jusqu’au prochain, le plus complet, mais aussi le plus sensible dans tous les sens du terme.
Selon nous, ce quatrième long format sonne tel l’album de la reconstruction. À juste titre, il semblerait bel et bien qu’OrelSan ait délibérément choisi de déconstruire ses observations et émotions passées pour redéfinir son univers, son monde, sa « CIVILISATION ». Qu’il s’agisse de prendre du recul sur lui-même (« Shonen », « La Quête », « Seul Avec Du Monde Autour ») ou de dresser un constat d’urgence face à une société où la haine, l’égocentrisme, l’intolérance et la déshumanisation ont tristement pris le dessus (« Rêve Mieux », « L’Odeur De L’Essence »), le rappeur narre à merveille ses réflexions et pensées, probablement ses discussions résultant de son ouverture à autrui, pour pointer du doigt ce qu’il aimerait voir changer pour de bon.
• Repartir sur de bonnes bases ! ⇒ Ainsi, suite à l’époustouflant « Manifeste », où le storytelling laisse place pour sept minutes intenses à un gars lambda, tout à fait paumé au beau milieu d’une manifestation où il n’a pas nécessairement choisi de mettre les pieds, il est l’heure d’entrevoir une lueur d’espoir, tout en prenant bien garde de ne pas sombrer dans la facilité ou la naïveté de surcroît. De fait, OrelSan met clairement les pieds dans le plat et sensibilise davantage quant aux injustices. Alors, il en appelle à l’éveil des consciences, parfois appelle à l’aide de façon à ce que son combat puisse devenir celui de quiconque aspire à ne serait-ce qu’un premier « Jour Meilleur » d’une longue liste.
Le processus de reconstruction est en marche, la récréation peut en quelque sorte commencer. Gringe remet les gants, les Casseurs Flowters se reforment le temps d’un instant pour le surprenant et décalé « Casseurs Flowters Infinity ». La folie du duo s’avère toujours aussi intacte, entame avec brio un dernier quart du disque. Celui-ci toujours aussi conscient mais également davantage empli de légèreté. Comme pour témoigner d’un équilibre retrouvé, d’une forme de paix avec son époque. Et ce tant le relativisme porté par l’amour et l’amitié, le respect et la croyance en le vivre-ensemble explosent, criantes de vérité et d’optimisme.
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• Une production à la pointe de la perfection ! ⇒ On ne change pas une équipe qui gagne ! Cela va de soi ! Encore et toujours, Skread assure la quasi totalité des productions (à l’exception de « Bébéboa » composé par OrelSan lui-même et Eddie Purple), soit seul, soit en la présence de son binôme Phazz (qui lui s’est occupé des titres « Rêve Mieux » et « Athena ») ou du duo de producteurs de renommée internationale The Neptunes, aka Pharrell Williams et Chad Hugo.
Productivité, ingéniosité et expérimentation sont les maîtres mots sur l’intégralité du déroulé de « CIVILISATION ». L’équipe a su se surpasser à nouveau, et explorer davantage de terrains par rapport aux essais précédents, et à raison contempler avec aisance et efficacité la ballade épurée (« Jour Meilleur ») ou encore la fougue créatrice des Daft Punk sur l’extraordinaire « Ensemble », la comptine entêtante sur le somptueux et déroutant « La Quête », et bien plus encore.
• Le bilan ! ⇒ Vous l’aurez compris, au détour de « CIVILISATION », OrelSan marque un retour parfait, agréablement surprenant, riche en émotions et en sensations, plus complet que jamais et témoignant d’une appétence pour l’inscription au sein même d’une époque. Pour autant, nous sommes prêts à parier que l’album, qui est d’ores et déjà indispensable, trouvera en son essence une pérennité telle qu’il rejoindra le cercle très convoité des classiques d’anthologie dont nous nous souviendrons longtemps encore !