« Wasteland », ou le chef-d’œuvre à absolument inclure dans votre bibliothèque pour l’été !
• Le jeune prodige livre un disque d’une intensité remarquable ! ⇒ Brent Faiyaz n’en est pas à son premier coup d’essai, bien au contraire. Après avoir publié « Sonder Son » en 2017, puis « Fuck The World » en 2020, l’artiste originaire de l’État du Maryland fournit depuis ce vendredi 8 juillet son nouvel effort garni de dix-neuf nouveaux titres, parmi lesquels quelques interludes. Et que dire de ce troisième opus qu’est « Wasteland » à l’exception du fait qu’il s’agisse purement d’une simple masterclass ici-même ? Pas grand chose, en réalité. Peut-être pourrions-nous éventuellement ajouter que le jeune prodige ravive la flamme du véritable R&B, celui qui aura su nous faire frissonner dans les années ’90 durant son âge d’or, alors porté par d’irremplaçables icônes telles que Aaliyah ou encore les Boyz II Men pour ne citer qu’eux.
Car en effet, Brent Faiyaz met, au gré de ce disque-ci, un point d’orgue tout à fait magistral quant au son et à sa résonnance, son impact, sa texture et sa profondeur. Ainsi, il puise dans ses influences les plus ancrées et immuables, sans nul doute un amour prononcé pour le blues, le jazz et la soul, et nous propose de fait un cocktail savoureux de variétés pour une expérience d’écoute à couper le souffle doublée d’un concept à saluer, appuyé par ailleurs grâce à la participation d’un casting de prestige. Ses invités ne sont autres que les incontournables Tyler, The Creator, Alicia Keys, Drake et The Neptunes unis sur un même track, Joony, Tre’ Amani et DJ Dahi.
Le fil conducteur de « Wasteland », c’est l’état de déchéance à proprement parler. Brent Faiyaz y effleure ses failles avant de davantage entrer dans le vif du sujet et peindre le tableau de sa vie quelque part, sur lequel peuvent s’y incruster avec cohérence et détresse parfois sa fragilité, ses faiblesses, ses manquements et ses excès. Pour ainsi dire, le projet, dans sa construction, ressemble à la bande originale de la vie d’un artiste incompris que tout semble blaser. À tel point que pour sembler profiter pleinement du bonheur, les artifices se doivent d’être de mèche avec son train-train quotidien.
Alors, il n’hésite pas à explorer le revers de la médaille de la célébrité, ce que celle-ci a changé dans son quotidien, à quel point tout lui est accessible, comment ses addictions le bousillent mais semblent néanmoins lui procurer un sentiment de plénitude, de quiétude et d’apaisement. Aussi, il évoque son rapport à la luxure, à l’infidélité parfois, au fait de ne pas se révéler tel le gendre idéal, le gentleman. Car il séduit, et il en est conscient, et n’hésite pas à en jouer pour pimenter sa routine.
En somme, Brent Faiyaz évolue dans une réalité alternative, bel et bien parmi nous, et ne s’en rendra compte que lors d’un dernier pan du disque. Là où le repenti s’impose, comme une évidence, l’envie d’en finir avec ses abus pour devenir la meilleure version de lui-même quoi qu’il en coûte. Fini le gâchis, l’heure est à clôturer un chapitre et à écrire désormais une page bien plus salvatrice, lumineuse à souhait !