Quand la starification tend à faire perdre dangereusement la raison …
• « Et puis après ? » ⇒ Depuis quelques semaines, la jeune québécoise nous souhaite la « Bienvenue À Baveuse City » au gré de son premier album riche de dix-sept titres tous aussi conceptuels les uns que les autres, s’imbriquant habilement afin de contextualiser au final une réflexion étayée, parfois décalée et humoristique, sur la société d’aujourd’hui. Dorénavant, Marie-Gold poursuit l’exploitation de cet opus à l’aide de l’un des morceaux les plus sensibles à notre sens de celui-ci, l’excellent « La Presse (Babu Girl) » au cours duquel elle explore les travers de la surexposition médiatique avec mélancolie.
De fait, l’artiste de talent se met dans la peau de la fictive Baby Girl, une jeune femme qui décide de faire carrière devant les caméras, sous les projecteurs, en quête de starification quoi qu’il en coûte. Dans le but de défrayer la chronique, la protagoniste ne cesse d’innover et de repousser ses limites, quitte à résolument se faire du mal. Ce pour exister, faire couler suffisamment d’encre et se voir en définitive propulsée comme le centre de l’attention publique. Mais bien évidemment, l’essoufflement n’en demeure que palpable après avoir fait le tour de la question. Comment se renouveler pour perdurer tout en jouant la carte de la provocation autodestructrice ? C’est ce que Marie-Gold va davantage exprimer le temps d’un clip on ne peut plus efficace réalisé par ses propres soins.
En effet, Marie-Gold laisse place à l’actrice Catherine Brunet pour incarner à l’écran cette fameuse Baby Girl. L’artiste imaginaire en devenir va malgré elle se brûler les ailes, jusqu’à perdre tous ses repères et ne plus avoir le contrôle sur sa vie privée. Alors, cette dernière va devoir s’isoler, observer une certaine dualité intrinsèque, tout à fait palpable, davantage prononcée de par cette ascension si brutale et exponentielle qu’elle a pu expérimenter. Regardez !