Le rappeur livre un premier opus intense à découvrir d’urgence !
• Un récit qui se poursuit de plus belle à présent ! ⇒ En novembre dernier, Frédéric Guérin – de son vrai nom – nous servait un premier EP sobrement baptisé « FIVE » au travers duquel, sur cinq titres, il posait une première pierre à l’édifice et installait ainsi davantage son univers. L’ayant rencontré à l’occasion de cette sortie, nous lui témoignions du fait qu’à notre sens, le morceau clôturant le projet, à savoir « Après La Pluie », laissait entrevoir une suite. Quelque part une nouvelle porte ouverte vers l’avenir, d’autres perspectives, un nouveau chapitre flambant neuf dans sa carrière en plein essor. Graduellement nourri d’espoir, ce final en apothéose aura conduit vers un véritable premier album, que nous avons le plaisir de découvrir depuis ce mercredi 6 avril, et intitulé « Pays-Bas ».
C’est d’ailleurs au gré du titre éponyme que le disque s’ouvre (ndlr : à découvrir en images ci-dessous, le clip étant fraîchement paru à l’heure où nous écrivons ces lignes). Et le temps de celui-ci, FIVE donne le ton. Le projet sera on ne peut plus introspectif, mais avant de plonger dans le vif du sujet, celui de l’homme qu’il est aujourd’hui, il en profite pour faire un bilan de son vécu jusqu’à ce triste accident survenu huit ans plus tôt lors d’une compétition de moto qui le laissera paraplégique. L’artiste se livre plus sensible que jamais, marque une thérapie musicale nécessaire pour aller de l’avant, et mieux se dévoiler par la suite à son public.
• Le rappeur n’hésite pas à se mettre à nu ! ⇒ Sur l’ensemble du disque, garni de douze chansons, FIVE a choisi de se livrer bien plus qu’auparavant. Le projet inscrit aussi bien l’exercice thérapeutique que celui de la confession, de la transparence envers celles et ceux qui prennent le temps de le découvrir, de l’écouter, de le comprendre. « Pays-Bas », c’est l’habile invitation au cœur-même d’un univers empli d’humanité. Celui-ci même où rendre compte de ses failles comme de ses meilleurs atouts permet de définir l’équilibre de tout un chacun malgré les imparables contrastes et nuances, complexes et paradoxes.
Pour ainsi dire, FIVE couche sur le papier, avec humilité et sensibilité, ce qui le constitue en tant qu’être humain à part entière. Le jeune homme prend soin d’évoquer les démons avec lesquels il cohabite malgré lui. Ceux qui le font douter, qui le déstabilisent, le poussent résolument à tout remettre en question presque au bord de la dépression parfois. Comme si la pression lui maintenait la tête « Sous L’Eau » sans pouvoir aisément reprendre le contrôle.
Face à cela, il n’omet pas néanmoins, afin de rebondir au mieux, cette force de caractère résiliente et optimiste. Celle selon laquelle il relativisera toujours. Et ce quoi qu’il arrive. Les épreuves s’avèrent intenses parfois, rudes et délicates, mais « C’Est Quand Même La Fête ». FIVE sait composer avec les paramètres que la vie lui propose, et n’en ressort que plus fort que jamais chaque fois. La vie est bien trop précieuse pour ne pas en saisir chaque instant comme une chance inouïe !
Pour cela, il peut bien compter sur lui-même dans un premier temps. Alors, l’introspection laisse place à une interrogation profonde quant à ce qui résulte de lui-même en définitive. Effectivement, il est tout à fait loin d’être « À Côté », en marge du monde, bien au contraire ! Celui pour qui chaque élément sans réponse constitue un « Puzzle » incomplet finit par trouver un peu plus « [Sa] Place », à répondre à ce casse-tête insolvable jusqu’à présent. Ce pour enfin en assembler toutes les pièces avec fougue, détermination, persévérance et délivrance même !
D’ailleurs, afin de rendre cela possible, et symboliser cet accomplissement, FIVE sait qu’il peut s’en remettre à ses expériences passées où il va pouvoir s’immerger à nouveau au plus près de sa jeunesse. L’artiste de la génération « 90 » contemple dans le rétroviseur l’homme qu’il est devenu, certes avec ses manquements, mais aussi avec ses plus belles luminescences en amour au gré du touchant « Avec Toi » ou vis-à-vis de la fidélité qu’il défend corps et âme au travers du plus léger et humoristique « Bullygang » dédié à son chien.
Au final, « Jamais » rien ne pourra impacter ses principes et valeurs, le détourner de la meilleure version de lui-même qu’il tend à devenir ! De surcroît, il aura pu compter sur les précieux soutiens et magistrales collaborations de Hoshi, Kemmler et Léa Castel sur trois titres respectivement pour appuyer ce magnifique message qui n’est autre qu’une leçon de vie à nouveau.
• Une production à la pointe ! ⇒ De côté également, l’EP et les singles hors-série préambulaires donnaient le ton. Et pour les besoins de « Pays-Bas », FIVE a poussé le curseur encore plus loin ! Avec l’appui de ses amis Hoshi, Gia Martinelli ainsi qu’Eddy Pradelles pour mener à bien aussi bien la composition que la réalisation du disque, l’artiste s’est offert là un vent d’éclectisme tout à fait saisissant. Pour preuve, le mélange des registres dessine une cohérence artistique qui prouve bien ce que le jeune talent incarne.
Rappeur indéniablement mélomane, soucieux du détail et du rendu qui lui correspond le plus, il pose ses rimes les plus fines et ciselées avec précision et une maîtrise tout à fait complète sur des productions tout à fait variées. Celles-ci oscillant tantôt entre la pop au sens large du terme, qu’elle soit enjouée ou mélancolique, colorée ou plutôt grisâtre, tantôt du côté de l’électro la plus festive et contagieuse possible en passant par des beats un peu plus hip-hop rappelant de bons vieux standards du Wu-Tang Clan, d’IAM ou encore de Nas parmi tant d’autres.
En d’autres termes, FIVE signe, avec « Pays-Bas », l’excellence selon sa définition la plus juste. Un album ultra complet, complètement convaincant, très précis, très sensible, très humain. Une masterclass à ne manquer sous aucun prétexte !