Face à la sortie de son 1er album, la jeune artiste nous en livre ses secrets !
• Présentation ⇒ Ayant commencé la musique en prenant des cours de piano classique, Sôra a commencé à composer en parallèle ses propres morceaux. Au même moment, la jeune artiste est en plein dans ses études, à l’université plus particulièrement, et suit le cursus langues étrangères appliquées. Mais sa passion pour la musique va vite la rattraper, au point de s’y consacrer pleinement en vue de saisir sa chance, et de faire entendre au plus grand nombre ses chansons.
Ainsi, en 2018, la demoiselle propose « Number One », un premier EP de quatre titres. Cette carte de visite lui permettra d’enchaîner directement vers un premier album, sur lequel elle ne tarde pas à travailler. Celui-ci se nomme « Long Life To Phil », est disponible depuis ce vendredi 15 janvier 2021, regorge de bien des secrets dont nous avons pu parler avec Sôra le temps d’un entretien à lire ci-dessous !
Live Actu : Nous sommes passionnés par ton univers. Nous ressentons quelque chose de très humain à l’écoute, de très solaire, et c’est quelque chose dont nous avons véritablement besoin en ce moment que tu nous as servi. L’intitulé du disque, « Long Life To Phil » nous a particulièrement intrigués, dans le sens où selon nous, celui-ci se traduirait selon deux axes de lectures. Tu nous corriges si nous nous trompons. Dans un premier temps, nous pensons qu’il s’agit d’abord d’une longue vie à remplir. Ensuite, nous avons réfléchi à un état d’esprit philanthrope.
Sôra : Alors, je suis ravie que ça ait porté autant de réflexions à vos oreilles. Tout simplement, ce qui est sorti de ce titre, « Long Life To Phil », ce qui m’a lancée dans la volonté de faire cet album, c’est un moment où il s’est passé un truc un petit peu mystique. J’ai senti la présence de mon père, que j’ai perdu, et ça m’a emmenée sur cette idée du titre pour représenter tout ce que l’on pourrait remplir dans une vie. En fait, je suis partie dans des réflexion un peu compliquées, mais c’était assez limpide pour moi. Dans une vie, on a souvent l’impression que l’on en a plusieurs. Et toute cette épreuve du deuil, de la mort de mon père qui s’appelait Philippe, ça m’a fait songer à tout ce que ça m’avait apporté, à tout ce que j’avais envie de partager, à plein de moments finalement optimistes dans des instants difficiles. J’avais envie de représenter tout ce chemin de réflexion à travers cet album. Quand j’ai pensé à ce nom, j’ai pensé au titre qui allait accompagner la sortie de l’album et il n’y avait rien de mieux que « Long Life To Fill ». Pour moi, ça avait tout un sens !
Live Actu : Effectivement oui, lors de l’écoute nous ressentons l’idée qu’il y ait plusieurs vies au sein d’une seule. Nous avons l’impression qu’il témoigne d’un nouveau départ, d’une prise de recul sur des événements passés, douloureux, et qui finalement ont permis de te définir telle que tu es aujourd’hui, de rayonner en entrevoyant ce prolongement vers quelque chose de meilleur. Le tout basé sur l’amour, le partage et la persévérance qui priment mine de rien.
Sôra : Oui, c’est exactement ça, j’aurais pas mieux dit (rires).
Live Actu : Ce concept-là, à partir de quel moment as-tu ressenti que c’était l’atmosphère qui allait définir le disque ? Nous imaginons qu’une chanson s’est voulue comme le moteur de ce qui allait graviter autour.
Sôra : En fait, il y en a eu plusieurs. J’avais cette idée un peu brute, sur un projet que j’avais envie de lancer. Je suis vraiment partie de ce titre, « Long Life To Phil ». Tout ce que j’ai composé après, ce sont des choses qui avaient du sens. Par exemple, « Childhood », c’est une chanson qui retrace mon enfance et qui parle de la présence de mon frère, de la chance de ne pas être enfant unique. Et ça, c’est le début de l’album. J’ai voulu créer une sorte de chronologie dans ce rapport à cette vie d’avant qui me permet de clôturer un chapitre. Je commence par l’enfance, puis je termine par « Sakura » parce que c’est une chanson qui parle du deuil, du cycle de la vie, des saisons… Et finalement, chaque année, on peut entrevoir un prochain cycle. Pour finir cet album, je trouvais que ça se prêtait complètement à l’idée que j’avais envie de donner, de clôturer ce chapitre pour la suite. Tout a un peu un sens dans la chronologie des choses, par rapport à des éléments de ma vie. Notamment l’amour sur « Number One ». Ce sont des choses qui me sont arrivées lors de la phase de création. Donc ce sont des choses qui ont naturellement pris place dans ce projet-là.
Live Actu : Cette notion de chronologie dont tu parles, elle est d’autant plus palpable car là où nous pourrions rester sur notre faim à l’issue de l’écoute, et de « Sakura » plus précisément, c’est en l’attente de savoir quelles sont tes projections ultérieures, personnellement ou professionnellement parlant. Le maître mot que nous retenons, c’est profiter de l’instant présent tout en réfléchissant aux opportunités qui se présenteront à nous à l’avenir. Toujours avec cette notion d’incertitude aussi. Pour autant, le projet que tu as bouclé représente pour nous l’accomplissement d’une première vie ponctuée de son lot d’épreuves, et qui propose au-delà de ton expérience personnelle une sorte de mémo pour le public comme quoi il est important de relativiser, en se concentrant sur l’entraide, mais aussi sur des figures représentatives quelles qu’elles soient, dans la nécessité de se raccrocher à quelque chose pour ne pas se sentir seul(e) au final.
Sôra : Complètement. C’est exactement ça. Et je dirais que finalement, cet album a été inspiré par ma famille et par le rayonnement des personnes qui me sont les plus proches, la manière dont elles ont influencé mes idées. La question d’optimisme, de toujours relativiser, de se battre pour être heureux, c’est clairement comme ça que j’ai été éduquée. C’est donc un album qui représente vraiment qui je suis, avec beaucoup de facettes, basé sur un espoir qui est juste constructif, et ce depuis que je suis petite. C’est vraiment quelque chose que j’avais envie de transmettre. Et mine de rien, ça tombe à pic aujourd’hui !
Live Actu : C’est sûr que nous en avons tous grandement besoin ! Et d’ailleurs, cet optimisme, cet environnement dans lequel tu as décidé d’évoluer, se traduisent par une empreinte musicale très soul, très blues. Pour ainsi dire, nous identifions ton travail à ce qui s’est fait de mieux du côté de figures féminines emblématiques de la musique, telles que Lorde, Norah Jones, Jorja Smith… Tu es véritablement à la croisée de l’ensemble de ces talents-ci, qui ont transcendé les émotions !
Sôra : Ça me fait vraiment plaisir, merci ! Effectivement, j’ai un goût pour la musique assez jazz, assez soul, assez anglophone, depuis que je suis toute petite aussi. C’est clairement mon environnement qui m’a influencée là-dedans, mais aussi mon apprentissage du jazz. Finalement, l’école m’a quand même ouvert un champ des possibles à ce niveau-là. J’ai quand même une bonne influence d’Ella Fitzgerald aussi, de ces grandes chanteuses de jazz, de soul. Et je trouve qu’on est un peu manque de ça en France mine de rien. J’ai ce petit pincement qui me fait avoir des doutes sur le style, parce qu’ici, ce n’est pas nécessairement ce que l’on écoute. Je suis contente, en tout cas, que ma musique vous porte dans ce genre de lignée ! Norah Jones ce n’est pas n’importe qui alors merci pour la comparaison !
Live Actu : Là où tu as transformé l’essai aussi, c’est parce que tu es une véritable interprète ! Nous sentons que ton album a été travaillé sur la durée, qu’il a été minutieusement peaufiné. Il y a un réel approfondissement dans ta manière d’aller chercher les sentiments et de toucher ton auditoire en plein cœur ! Avec ton timbre de voix en plus, tu as réussi à proposer quelque chose d’unique, qui sort vraiment du lot, et qu’il fait bon d’entendre ! Déjà avec « Feel Beautiful » et « Fool Me Now », c’était évident que la suite s’inscrirait dans cette logique ! Pour autant, chaque morceau définit un mood sans qu’il ne ressemble à un autre. Mêlé à cette approche chronologique, finalement le consensus s’apparente à la bande originale d’une vie !
Sôra : Oui, clairement ! Pour moi, c’est hyper important de pouvoir transmettre un peu tout le panel que j’adore. J’ai quand même des goûts assez variés ! J’ai été éduquée au jazz, à la funk, à la soul, au rock… J’ai eu des périodes électro, des périodes multiples… Et je ne pense pas être la seule ! Ç’aurait été mensonger de proposer un projet qui parle de ma vie, qui soit assez intime, et finalement c’est un truc assez linéaire en termes de musique et de styles. Je suis quelqu’un qui aime me nourrir de variétés en tout cas, et j’avais envie de transmettre ça.
Live Actu : Merci énormément Sôra pour ces quelques minutes !
Sôra : Avec grand plaisir, merci beaucoup pour votre appel, votre intérêts, vos mots doux… Ça me fait super plaisir !