Le choc des styles !
• Présentation ⇒ The Wiggar Overdose, c’est cette bande d’éternels lycéens nostalgiques qui ravivent la flamme du bon hard rock brut des années 2000 et qui n’hésitent pas à assurer dans la continuité d’un groupe tel que Enhancer qui avait à l’époque su se démarquer en alliant cet univers à celui du hip-hop. Un savant mélange qui aura fait des émules, preuve en est aujourd’hui avec ce trio issu de la banlieue ouest de Paris amenant une nouvelle vague de fraîcheur sur la scène rock indépendante hexagonale.
Qu’en est-il donc de leur nouvel album « New York Sous Bois Rapcore Club » ? Après une écoute déchaînée et immersive, nous vous donnons nos quelques éléments de réponse !
• Paris Ouest donne le ton ⇒ Si l’opus commence avec une instrumentale légère orchestrée à la flûte de pan, en toute simplicité, cela soulève un questionnement pour la suite du projet. Puis arrive progressivement des guitares qu’on retrouvera sur le même rythme pour démarrer la seconde chanson de cet album.
La seconde chanson est chantée en anglais et donne le rythme du projet. Et là, la surprise, le groupe a décidé dès la troisième musique d’interpréter des chansons en français. Mais quel est le projet ? Pourquoi nous mener ici et là en un laps de temps si réduit ? En tout cas c’est une stratégie tout à fait efficace pour tenir l’auditeur en haleine et déployer un catalogue d’influences des moins taciturnes. En effet, trois pistes servent à amener la couleur du disque, à savoir vous faire voyager au cœur de ces registres musicaux qui auront vu grandir notre trio prometteur.
Côté musicalité, c’est simple, comme nous vous l’énoncions dans l’introduction, prenez une bonne dose de rock décalé made in France à la Enhancer tout en arborant divers codes stylistiques. Il nous rappelle habilement de grands standards allant de Linkin Park à Hollywood Undead et ajoutez-y une petite touche d’électro des temps modernes car oui, nous sommes en 2018 et ce mouvement a davantage su s’imposer depuis sur le paysage artistique international. Vivre dans l’ère du temps oblige et c’est tout à leur honneur !
Comme quoi, le hard rock et le hip-hop peuvent se mélanger et créer une délicieuse dynamique, beaucoup nous l’ont prouvé mais peu osent pousser le délire vraiment à fond. Un choix judicieux qui amène un renouveau pour sûr au sein de la rockosphère lutécienne !
• On revoit les bases ⇒ The Wiggar Overdose a eu la bonne idée de mettre des interludes dans cet album. Peu d’artistes le font mais cette méthode avait été utilisée par Paramore, par exemple, avec leur album éponyme,Dr. Dre ou encore Eminem . Et on note la touche d’originalité avec l’interlude d’ « SOS » en featuring avec GiedRé.
L’idée à travers « New York Sous Bois Rapcore Club » n’est autre qu’un hommage aux cultures que le groupe affectionne. Notons que dans les années 2000, il n’était pas rare de voir paraître des opus de plus de 14 titres, contrairement à ce qui fait couramment de nos jours, sur lesquels figuraient ces quelques petits skits, sortes d’entracte selon le fil conducteur du projet. Souvenez-vous, les plus grands rappeurs procédaient ainsi car commercialement parlant c’était plus intéressant de comptabiliser des ventes d’albums à plus de 20 morceaux quand on sait que cela rapportait double face aux certifications et ainsi de suite. Cela dit, si les Wiggar Overdose opèrent de cette manière, c’est avant tout pour marquer un contraste un peu plus léger, observer un petit temps de pause avant de reprendre de plus belle.
Car oui, l’essence même du disque est de ne pas se prendre au sérieux et de tenter quelques petits flips stylistique pleins de douceur entre quelques riffs de gratte électriques rudement brutes et un exercice d’egotrip pur et dur qui les positionne en tant que véritables trublions au beau milieu de ces deux influences si distinctement opposées mais conjuguées à merveille. Le groupe nous renvoie vers nos plus grands classiques qui auront marqué nos adolescences pour la plupart et n’hésitent pas à étayer le propos en aiguisant leur plume intuitivement pour nous rappeler que la musique est d’abord faite pour divertir et passer un bon moment. Comme ils le scandent si bien dans « Le Game De La Merguez » : « Sans complexe, face à toi je fais qu’est-ce que j’ai envie ! ». Vous l’aurez compris, pas de prise de tête, juste une dose de bonne humeur suffisante pour près d’une heure de kif hors des sentiers mainstream. Le résultat est saisissant !
En conclusion, le groupe ne manque pas d’originalité. Entre mélange de styles, différentes langues dans un même opus et des artworks spécifiques à chaque chanson, les garçons ont su se pencher sur les détails pour offrir un disque plus que complet. Si vous voulez vous défouler parce que votre journée de boulot s’est mal passée, mettez le son à fond et après avoir eu l’envie de tout lancer par terre, vous vous sentirez mieux. Votre tête hochera sans que vous ne vous en rendiez compte grace au rythme entraînant. Alors si vous n’avez pas compris qu’on vous recommandait cet album, sachez que c’est le cas !