Vous y comprenez quelque chose ?
• « Tattooed In Reverse » ⇒ Selon Marilyn Manson, « Tattooed In Reverse » représente ce qu’il y a de plus complet sous tous les points de vue sur son dixième et nouvel album « Heaven Upside Down ». Tout d’abord en termes de sonorités, l’anarchiste du monde de la musique n’en a rien à faire des codes et n’hésite pas à électroniser son hard rock saturé à l’aide de synthétiseurs histoire d’harmoniser le tout et de faire de ce titre en particulier, un concentré de saveurs musicales entre fadeur et onctuosité. Jusque là vous suivez ? Ce n’est pas tout !
Car que faire lorsque vous possédez une recette harmonique aussi décousue mais pour le moins originale ? Il suffit juste d’y ajouter un texte encore plus sordide où provocation et mécréance vont de pair pour un résultat qui ne risque pas de faire pleurer les chaumières mais plutôt de vous plonger dans vos retranchements face à l’acidité contextuelle qui glace d’entrée le sang ! « Donc j’emmerde ta bible et ton Babel ». Sympa, non ?
Et que faire pour en rajouter une couche supplémentaire maintenant ? Rien de plus évident que de mettre le tout en images et de garantir un résultat étonnamment incohérent !
• Le clip ⇒ Comme à chaque visuel, Marilyn Manson compte bien nous en mettre plein les mirettes à base d’images choc et c’est pari réussi de nouveau avec « Tattooed In Reverse ». Or, si l’avertissement en début de clip peut paraître justifié, ne vous attendez pas à du gore à proprement parler mais à quelque chose de plutôt psychologique, toujours en symbiose avec les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un bon film d’horreur.
De notre point de vue, une jeune demoiselle ici se fait, malgré elle, agripper par une secte malveillante dont le grand gourou n’est autre que… vous l’aurez deviné… Marilyn Manson dans sa chaise roulante poussée par une certaine Courtney Love qui n’observe pas de rôle majeur ou décisif au long de la narration.
Revenons à notre chère demoiselle captive donc. Psychologiquement, le clip est fort puisqu’il amène à une réflexion tout de même assez poussée. Se retrouvant dans une fâcheuse posture parmi une foule d’adorateurs de leur grand maître, celle-ci va se voir confiner et traduite en véritable marionnette à l’instar de ses confrères et consœurs lobotomisés qui n’ont visiblement pas eu le choix, eux non plus, de se retrouver ici. Faites le parallèle avec la société dans laquelle nous évoluons aujourd’hui, c’est simple. Nous sommes ces pantins sans foi ni loi qui évoluent selon les bons désirs d’un seul haut placé qui détient le monopole patrimonial et prétend posséder le savoir suprême pour nous contrôler et nous rendre stériles dans nos pensées et décisions.