Comme vous pouvez le constater depuis quelques temps, la scène rock britannique prend du galon et étoffe son panel culturel grâce à divers protagonistes des plus impliqués et apportant une fraîcheur dynamique au mouvement. Ne dérogent pas à la règle les Deaf Havana qui sortaient leur nouvel album ce 27 janvier 2017. Après une écoute approfondie, qu’en est-il de ce projet ?
C’est un travail accompli en termes de réalisation de l’album puisque la régularité qualitative s’y présente. Effectivement unique, nous retrouvons cependant des emprunts de divers groupes britanniques à succès, type des mélodies à la Placebo ou encore des effets vocaux rappelant un peu le protocole de mastering de Travis entre autres, pour une construction méticuleusement poignante et prouvant que le groupe maîtrise son sujet et sait davantage rendre hommage à leur manière à ceux qui ont pu inspirer leur musique.
Côté tracklisting, nous avons remarqué que le filon était assez cohérent, disons qu’un consommateur de bon rock peut se pencher sur ce projet qui se veut complet. Death Havana propose un nombre de pistes suffisant, 12 au total, avec un enchaînement digne d’un bon scénario ne donnant aucunement une certaine impression de longueur sur l’ensemble de l’opus contrairement à la majorité de ce qui se fait actuellement dans le mainstream.
• Clip « Fever » :
« Fever » et « Like A Ghost » restent nos titres favoris, à la fois efficaces et différents. « Fever » se veut énergique, c’est le style de musique que vous mettez en boucle pour aller au boulot ou juste en fond lorsque vous surfez sur le net.
Alors qu’au contraire, « Like A Ghost » fait voyager l’auditeur. Le morceau nous fait penser à une bande originale de la vie d’une personne lambda, indépendante, qui erre et se projette en ouvrant ses yeux au monde en toute transparence malgré tout, prenant un rôle d’observateur actif en soi. Vous vous placez en temps que spectateur et expérimentateur à la fois de votre vie.
Au-delà de leur penchant pour le rock majoritairement, les Deaf Havana varient, puisant dans leurs propres références, et semblent avoir une panoplie d’influences bien large entre rock principalement, punk, pop et grunge. Nous pensons surtout au titre « St Paul’s » qui peut pousser plus loin, rappelant un modèle assez folk, peut-être même un peu country.
• Clip « Sing » :
Si nous faisons un focus sur le titre « Love », nous remercions le groupe de ne pas être tombé dans le piège du son à l’eau de rose. Les couplets sont sur la même lignée. Cette justesse, ni de couplet qui font trop dépressif ou ni de refrain qui font trop joyeux, on peut dire que le résultat de la cuisson est parfait. Ce magnifique mélange d’ingrédients a été brillamment produit.
Le titre « Sing », nous l’avons appréhendé telle une belle prise de risque quant au placement en pré-clôture du projet. C’est comme ce dernier coup de boost que vous donnez avant de terminer en beauté avec un titre assez dans un modèle Coldplay.
D’un point de vue global, c’est un album qu’on aime écouter et qu’on pourrait remettre à plusieurs reprises dans notre vieux lecteur CD. Nous sommes surpris par la justesse du produit final et le travail de longue haleine qui aura su porter ses fruits pour vous proposer un album digne de ce nom.