Un premier album prometteur ?
• Présentation ⇒ Naya a tout juste 18 ans. Force est de constater que la demoiselle a déjà de bons bagages dans le monde de la musique. Après un premier EP acclamé par la critique et les fans, porté par le tube « Girl On The Moon », elle passe aujourd’hui à l’étape supérieure. En l’espace d’une semaine, elle a sorti son premier album « Ruby » (ndlr: 14 septembre 2018 chez Columbia, une division de Sony Music France) et séduit le public comme il se doit pour sa première date parisienne au Café de la Danse ce jeudi 20 septembre.
12 pistes composent ce premier long format, dont un featuring avec l’étoile montante Tom Grennan. Au programme sur ce disque, Naya nous invite dans l’univers d’une jeune adulte pleine de rêves et qui a beaucoup d’émotions à faire passer. Pour ce faire, elle manie aussi bien l’anglais que le français sur une bonne demie heure d’écoute. Nous avons écouté ce projet dans son intégralité pour vous. Découvrez notre avis dans la suite de cette nouvelle chronique !
• Le contexte ! ⇒ Avant toute chose, nous tenons à vous préciser que notre analyse de l’album s’est portée selon deux éditions bien distinctes. En effet, à la rédaction, nous recevions quelques mois plus tôt une version totalement anglophone de « Ruby ». Or, celle que vous connaissez et qui est disponible dans les bacs oscille entre le français et la langue de Shakespeare. Point très important qui nous permettra de vous expliquer plus en profondeur un point essentiel qui marque le talent de la jeune chanteuse !
« Ruby », c’est l’épopée d’une jeune adolescente pleine de rêves en tête vers une transition à l’âge adulte. En effet, lorsque Naya a écrit et composé ce disque, elle n’était pas encore majeure. Cependant, le projet a grandi avec elle, étant donné qu’elle travaillait depuis un bon moment sur celui-ci. Ce qui frappe à la première écoute, textuellement parlant, c’est cette faculté à fondre en chanson l’essentiel d’un état d’esprit plein de bienveillance et de quête du bonheur perpétuelle. Ce que nous retenons, c’est que l’artiste se détache de la réalité et se laisse aller dans ses songes sur l’ensemble des douze titres, et nous convie avec elle à traverser l’espace-temps pour nous envoler sur sa planète où la bienveillance et le partage sont de mèche. Naya imagine un ailleurs meilleur et où l’impossible n’existe pas, où contempler les étoiles et dessiner son propre dessein.
Des étoiles plein les yeux, Naya nous illumine d’une richesse textuelle que ce soit en anglais ou en français. La jeune artiste maîtrise sa douce plume si légère et exulte le fantastique, le féérique et le positivisme à l’état brut. Pour en revenir à notre petit aparté de ce début de point, Naya prouve son talent dans la manière où elle a construit les quelques chansons originalement en anglais dans leur version francophone. Exercice certes peu évident, et pourtant l’interprète de « Velvet Walk » s’en est brillamment tirée. En effet, n’imaginez pas une traduction quasi littérale. Bien au contraire, elle a au contraire su adapter et transposer le propos afin d’en retirer l’essence même et de nous offrir une expérience d’écoute unique merveilleuse. Nostalgique ou portée vers l’avenir, Naya fait preuve d’une sensibilité touchante en toutes circonstances qu’elle a su dépeindre avec brio.
• La production ! ⇒ Ce premier album relève d’une pop/folk des plus envoûtantes, contrastant avec aisance entre les diverses émotions. De la mélancolie à la joie en passant par la nostalgie ou encore la prise de recul sur ses aspirations, l’univers musical s’adapte à merveille sous la puissance de composition dont Naya a su faire preuve. De plus, nous savons ressentir cette passion indéniable pour l’exploitation de cet art outre Manche. Pour preuve, nous retrouvons à notre sens des influences dignes d’un bon album de Coldplay. « Great Ocean Road » nous ramène à l’époque de l’incommensurable « Fix You » dans sa version réinterprétée par le casting de la série Gleeet nous transporte tout aussi bien dans ce registre planant qui nous isole de la réalité pendant quelques instants.
En matière de production, c’est sans artifices que Naya se produit. Pas besoin d’autotune ou d’autres outils de ce type, l’artiste maîtrise à la perfection son grain de voix si unique et sait trouver les notes justes pour nous charmer avec aisance. Cette force d’interprétation, liée au contexte, fait que l’on trouve tout intérêt à se laisser porter par ce diamant brut taillé sur mesure qu’est « Ruby ». S’il y a bien une chose à souligner, c’est que Naya est bel et bien un talent en devenir qui promet de belles années devant elle, de par cette authenticité sans précédent et cette maturité indéniable.
• Le bilan ! ⇒ C’est un véritable petit bijou que nous livre Naya avec ce « Ruby » d’une qualité irréprochable. Il y a de ces albums qui n’ont pas besoin d’explications sur le pourquoi du comment il nous est si excellent. Et celui-ci en fait partie, nous avons énuméré tous ces quelques ingrédients qui ont permis à nous laisser séduire par les douze titres dans leur intégralité. Un projet loin d’être linéaire, mais une approche intuitive pour jouer avec nos émotions et nous amener à traverser un océan de sentiments des plus larges en l’espace de plus d’une trentaine de minutes.
Fort de tubes en puissance, nous pourrions bien imaginer un « Cat Song » ou un « Ego KO » en guise de prochain single promotionnel. Une mention spéciale à nos coups de cœur de l’album à savoir le planant « Wishing Tree », l’irrésistible « Belunivers » ou encore le charmant « Velvet Walk » aux allures d’un morceau de Travis qui nous permet de nous évader dans un monde meilleur en compagnie de la jeune Naya ! Félicitations pour cette réussite indéniable !